Il est vrai que lorsqu'on a un "premier" arrêt de travail, qui dure des mois, qui se transforme en maladie professionnelle, c'est long... on ne comprend rien... on se fait "avoir" ou on croit se faire avoir...
Voici un petit retour d'expérience, modeste bien sur, incomplet surement, mais qui pourrait bien être utile à d'autres ! on y va :
==> Vous tombez en arrêt de travail pour, par exemple, hernies discales avec lombalgie importante et persistante : votre médecin de famille si vous en avez un, va vous donner 3 jours d'arrêt au départ,
oui c'est comme ça, il ne sait pas trop ce qui vous arrive et vous ne savez pas tous les deux encore, que l'arrêt va durer 18 mois ou deux ans...
==> Ça s'empire, vous vous paralysez, aïe, il faut vite le faire revenir, il va vous ordonnancer un premier scanner (bonjour l'Ambulance), tout en prolongeant l'arrêt de travail.
==> Le scanner est clair : vous avez bien travaillé, 2 ou 3 de vos vertèbres sont HS, bon, ça arrive à plein de gens, alors pourquoi pas vous ? petite déprime, mais ça va passer, courage !
==> C'est de pire en pire, maintenant les arrêts c'est par mois entier, les médocs par boites, ça va pas mieux hein ? bon, on vous envoie passer un IRM, c'est "mieux" que le scanner !
Vous vous dites : "ben, si l'IRM est indispensable, pourquoi avoir fait dépensé la sécu pour un scanner "pas très utile" ? ne cherchez pas de réponse, vous n'en aurez pas.
==> Forcément, quelques mois passés comme ça, vous êtes complètement bloquée, donc le médecin va se décider à vous adresser à un confrère neuro-chirurgien en CHU réputé. Deuxième IRM au CHU, non mais
![Clin d’œil ;)](./images/smilies/icon_e_wink.gif)
==> Vous êtes opéré une fois, puis une deuxième fois cela arrive, pas des très bons moments à passer, mais bon, c'est mieux qu'une tumeur ou le sida, vous dites-vous à ces moments là...
==> C'est après qu'on s'amuse bien avec la "paperasserie"
![Rigole :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
==> Plus tard vous êtes convoqué chez le médecin conseil de la sécu, normal, il vous prépare un "protocole de soins" qu'il faudra respecter, vous convoquera à nouveau pour statuer sur votre invalidité etc...
Si vous êtes en maladie professionnelle, il vous indique que votre pourcentage sera augmenté par un "taux professionnel", autour de 4-5% de plus, c'est bien. Vous ne refusez rien bien sur, sinon c'est des mois d'attente de plus.
==> Pendant tout ce temps là, (les mois passent), vous êtes rémunéré par la sécu, progressivement, c'est un peu compliqué, mais ne vous énervez pas, ils savent ce qu'il faut faire, vous recevez les indemnités tous les
15 jours environ, il y a des petites choses à vérifier et il faut demander des explications, qu'on vous donne très volontiers et rapidement finalement, c'est pas si mal fait que ça, notre sécurité sociale !!
==> Ça va se compliquer un peu lorsque le médecin-conseil va vous rappeler pour vous signifier que vous aller être "consolidé(e)", c'est-à-dire que la sécu va arrêter de vous payer un jour, hein, faut pas rêver ma bonne dame !
==> Vous êtes convoqué par le médecin du travail cette fois-ci, car si le médecin-conseil statue sur votre incapacité physique seule, c'est le médecin du travail qui statue sur vos capacités à retravailler ou pas, c'est deux
choses bien différentes que vous apprendrez. Vous devez y passer 2 fois à quinze jours piles d'intervalle, c'est comme ça et on ne discute pas (en fait ces 15 jours doivent permettre au médecin du travail d'approfondir les recherches
pour vous sauver du licenciement en clair, en réalité si vous êtes dans l'impossibilité de retravailler, il ne fera pas de miracle quand même, tout à une limite, mais il(elle) y met du sien).
==> Ensuite, soit vous êtes apte (avec ou sans restriction) et votre employeur vas vite se rapprocher de vous ! soit vous êtes inapte et à ce moment là, votre employeur va devoir respecter une procédure d'un mois pour tenter de vous reclasser, et en cas d'impossibilité, procéder à votre licenciement. Dans tous les cas, vous vous rendrez à un entretien obligatoire avec lui pour qu'il vous explique ses possibilités et choix s'il en a.
==> Il faut savoir que, du lendemain de la décision de consolidation au jour de la deuxième visite à la médecine du travail, vous ne touchez pas un centime de qui que ce soit, une coquille dans la Loi, mais c'est pas la seule.
==> Il est prévu par la Loi, de faire à ce moment-là, une demande l' "Indemnité Temporaire d'Invalidité (I.T.I.) MAIS la sécu vous fera attendre que l'employeur lui adresse le volet 3 de l'imprimé, précisant si vous avez eu ou non des indemnités, congés payés... qui doivent être retranchés de cette I.T.I., en clair il faudra attendre la fin du mois de la procédure de licenciement pour toucher la totalité -ou le reliquat plus souvent- de cette indemnité, un peu tard donc, mais ne cherchez pas, il n'y a pas le choix, la raison en est que l'ITI qu'on vous verserait trop vite devrait être remboursée si vous avez eu des revenus dans ce laps de temps, difficile à récupérer pour la sécu, un peu logique...
==> Ensuite, si vous êtes licencié(e), il faudra attendre un bon mois et demi avant de toucher les premières indemnités, en tout le temps sans revenu aucun est de deux mois environ. C'est important à savoir si vous avez une maison
en cours de crédit, deux enfants et un divorce sur les bras, mieux vaut économiser avant de tomber malade, c'est clair !
==> Tenez bon, car ensuite ça s'arrange, si vous êtes bénéficiaire d'une rente d'accident du travail/maladie professionnelle, il est possible de demander une "conversion en capital" de votre rente, jusqu'à un quart en valeur, vous
fâchez pas, le barème appliqué ne sera pas celui de 2013 mais bien celui de 1954, si, si ne rigolez pas, donc le rachat est nettement moins avantageux mais seul le Ministère peut modifier cet état de fait.
Cette rente est calculée en fonction de votre age, votre taux d'incapacité et il est donc variable d'un cas à l'autre. Il faut compter un bon mois encore entre votre demande et le versement, on mange pas mal de nouilles, mais ça vient
![Tourne les yeux :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Voilà en -très- résumé, la petite contribution que je peux apporter après près de deux ans d'arrêt, deux hernies discales opérées deux fois et une inaptitude à travailler compensée partiellement par une rente, les indemnités
de licenciement plus les congés payés dus, et l'ARE que Pôle-Emploi s'engage à me verser durant 3 ans, 3 ans pendant lesquels je m'engage à chercher un emploi, bien entendu, même si cela va être très difficile...
Salutations,
Bon courage si ça vous arrive,
Mireille15