Dépression/ burn-out, inaptitude, suites possibles ?

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Modérateurs : P.M., Lauréline

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Secretariat
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Dépression/ burn-out, inaptitude, suites possibles ?

Message par Secretariat » 26 juin 2017, 16:53

Bonjour à tous,

Je me permets de vous écrire ayant grand besoin d'y voir plus clair. Etant arrêtée pour burn-out depuis trois semaines, et ayant du mal à savoir quelles actions entreprendre.

Historique :
J'ai quitté il y a une année un travail où il y avait une très bonne ambiance, et où je me plaisais, car il était précaire.
J'ai trouvé un CDI qui était très intéressant et mieux rémunéré dans une autre entreprise, cela aurait du être un changement positif dans ma vie. Malheureusement, c'est une catastrophe.
A mon arrivée dans la nouvelle entreprise j'ai été très surprise de l'absence totale de camaraderie ou de "team building". L'ambiance est très "cabinet" et très "snob". C'était déjà très difficile pour moi de m'y faire (j'ai déjà eu des postes complexes à haut niveau de responsabilités, dans de grands groupes, et je n'avais jamais vu ça).
J'ai pris sur moi, et j'ai tant bien que mal réussi à me faire à l'absence d'ambiance et de relations sociales agréables.

Malheureusement, dès ma période d'essai terminée, les choses ont empirées. On m'a embauchée sur la base d'un poste repartit en 80%/20% sur deux activités. Très rapidement, la répartition est devenue confuse, et est plutôt passée à 80%/50% avec dépassements d'horaires régulièrement. N'étant pas cadre annualisée et n'ayant les heures sup. ni payées ni rattrapées, elles sont comme qui dirait "gratis prodeo".
Là encore, dans un souci de faire correctement mon travail et dans un souci de faire bonne impression car je suis "nouvelle" ; j'ai rogné sur mes pauses déjeuner très largement, ce qui m'évitait de partir tard (j'ai un trajet conséquent). Cela tenait à peu près la route, même si j'étais déjà épuisée physiquement de ce rythme après mes six premiers mois de poste. Par ailleurs, le poste est assez complexe et demande une grosse résistance au stress, à l'urgence, aux deadlines courtes etc. Pas simple.

Finalement, la situation s'est encore dégradée. On m'a ajouté une tâche supplémentaire, donc j'en suis arrivée à une répartition réelle de travail qui ressemble plutôt à 80%/50%/20% ... Autant dire que les pauses déjeuner n'ont plus suffit, que je passe mes journées à courir et à enchaîner les tâches, sans sursis. Régulièrement il m'est arrivé de terminer ma semaine à 20h ou 22h certains vendredis soirs.
Le problème étant, que cette dernière activité "supplémentaire" est gérée par une personne harcelante. Dévalorisations de mes compétences répétées, jamais satisfaite (pourtant les autres managers étaient justement ravis de mon "sur-investissement"...). Je me suis trouvée à aller au travail la boule au ventre, ne sachant pas quelles urgences allaient me tombées dessus, ce qu'elle me demanderait encore, quelles remarques désobligeantes j'allais recevoir, etc. (Ça allait jusqu'à demander la photocopie entière d'un livre... page après page... au photocopieur...)
Dans cette situation j'ai essayé d'exercer le meilleur follow-up possible, j'ai envoyé des mails au managers régulièrement pour connaître les priorités, les délais et, tenter tant bien que mal de m'organiser dans cette situation étouffante. A plusieurs reprises j'ai parlé ouvertement à mon n+1 du problème. J'ai également écrit au n+1 directement.

Situation actuelle et questions:
Après tout ça, une situation "goutte d'eau" m'a fait perdre pied. J'ai fais une crise d'angoisse et de larmes au travail, surchargée pendant toute une matinée, sans avoir pu manger de la journée, on m'a encore sollicité pour une tâche supplémentaire. Par ailleurs la personne harcelante m'a largement discrédité à plusieurs reprises durant cette matinée, se plaignant de mon inefficacité et comparant mon inaptitude à la "perfection" d'un autre salarié.
J'ai fondu en larmes, j'ai bouclé un dossier important et je suis en arrêt maladie depuis lors.

J'ai beaucoup de symptômes du burn out, je me sens profondément nulle, incapable, fatiguée. Je dors très mal, j'ai des problèmes de peau liés au stress, je ne mange plus convenablement, et mon conjoint le ressent. Mon médecin a été très clair, il me faut cet arrêt. Depuis peu je pense que la dépression arrive aussi, je pleure régulièrement ne serait-ce qu'en pensant à y retourner.

Depuis j'ai donc entrepris des démarches avec la Direction des Ressources Humaines. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais ils ne se montrent pas soutenant du tout. Ce qui ressort de nos échanges et qu'ils évoquent plutôt une fragilité de ma part, une mauvaise résistance au stress (ce qui est faux, je suis une personne solaire et sociable depuis toujours, très entourée d'amis et de famille, c'est affreux de me culpabiliser comme ça...)
Ils refusent d'accepter que le management est harcelant et que la surcharge de travail existent. De plus, du fait de la position hiérarchique de la personne posant problème, on me répète sans cesse que c'est "sensible" ; "délicat" et qu'en gros on ne lui adressera pas directement une demande de remise en question.
Je suis sensée rencontrée un médecin du travail avant mon retour éventuel, le DRH m'a déjà parlé de voir si j'étais "apte". Et il a déjà évoqué le fait "qu'il n'y a pas d'autres postes où me reclasser" (J'imagine qu'il anticipe un licenciement).
Par ailleurs, il me propose de mettre à l'écart de moi la personne harcelante pour l'instant ; c'est un petit pas ; mais ça ne règle pas la situation globalement trop stressante et pleine de surcharge de travail qui n'est pas reconnue. Pourtant j'ai appris grâce aux DP, que la personne harcelante a déjà eu par le passé ce genre de soucis. Et même que l'organisation est connue jusque dans les journaux locaux pour son problème évident de risques psycho-sociaux (déjà des lettres de suicide retrouvées aux bureaux d'employés, licenciement de DP qui "faisaient trop de bruit" etc...)

Je ne cherche donc pas à rester (malheureusement) dans l'entreprise, je vois que la bataille contre un géant est impossible. J'ai tout sacrifié et déménagé pour ce poste, mais je vois qu'aucune issue n'est possible. Je dois m'extraire de cette horreur au plus vite.

1) Ma première question : Si je suis licenciée pour inaptitude médicale (mentale - dépression ou burn-out) ; Est-ce que je garde tous mes droits d'indemnités au titre du chômage ?
2) Si l'inaptitude est prononcée, est-ce qu'un éventuel futur employeur peut avoir accès à mon dossier ? J'imagine qu'aucun employeur ne voudra de moi s'il voit "burn out" ou "dépression" dans mon dossier...J'ai très peur pour la suite, je veux retravailler et y retrouver du plaisir. Je ne veux pas errer sans job pendant des mois et des mois... J'ai envie de croire que je pourrais me sentir bien à nouveau au boulot, même si c'est très dur.
3) Aurais-je meilleur compte de demander une rupture conventionnelle ? Puis-je bien percevoir tous mes droits aux allocations chômage dans ce cas ?
4) Suis-je obligée d'accepter le reclassement (s'ils veulent m'embêter ils peuvent tenter les archives...) et si je dis non, est-ce que je perd mes droits aux allocations chômage ?

Je cherche simplement le moyen de m'extirper d'une situation qui génère une angoisse terrible, en limitant la casse. Je n'ai pas l'énergie de me battre avec l'organisation broyante et pathologique qui est en face. Je ne cherche pas à obtenir d'indemnités spéciales de leur part. Je cherche le meilleur moyen d'y mettre un terme rapidement, sans perdre mes droits, pour pouvoir continuer à vivre psychologiquement et financièrement et trouver vite ailleurs.

Merci par avance de vos conseils, qui seront réellement les bienvenus.

P.M.
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Re: Dépression/ burn-out, inaptitude, suites possibles ?

Message par P.M. » 26 juin 2017, 20:53

Bonjour,

Tout licenciement ouvre droit à indemnisation par Pôle Emploi donc y compris pour inaptitude...

Normalement, un employeur potentiel n'a pas à connaître la raison de la rupture du contrat de travail antérieur, mais il peut y avoir des fuites...

La rupture conventionnelle est conditionnée à l'acceptation de l'employeur donc elle reste incertaine même si elle ouvre également droit à indemnisation par Pôle Emploi et si vous obteniez que l'inaptitude soit reconnue comme ayant un caractère professionnel, l'indemnité légale est doublée, le préavis devant vous être indemnisé...

Vous pouvez refuser toute proposition de reclassement qui implique une modification essentielle du contrat de travail sans crainte que ce soit abusif...
Cordialement.
P. M.

Secretariat
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Re: Dépression/ burn-out, inaptitude, suites possibles ?

Message par Secretariat » 27 juin 2017, 12:17

Merci beaucoup.
Votre réponse me rassure.

Donc si je ne cherche pas à rester dans l'entreprise, en réalité les choses restent assez simples. Soit ils acceptent la rupture conventionnelle, soit ils me licencient pour inaptitude. Et dans les deux cas je peux fuir et avoir de quoi survivre le temps de trouver ailleurs.

Si j'ai bien compris. Merci encore.

P.M.
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Re: Dépression/ burn-out, inaptitude, suites possibles ?

Message par P.M. » 28 juin 2017, 22:08

Secretariat a écrit :Merci beaucoup.
Votre réponse me rassure.

Donc si je ne cherche pas à rester dans l'entreprise, en réalité les choses restent assez simples. Soit ils acceptent la rupture conventionnelle, soit ils me licencient pour inaptitude. Et dans les deux cas je peux fuir et avoir de quoi survivre le temps de trouver ailleurs.

Si j'ai bien compris. Merci encore.
Bonjour,

Encore faudrait-il que l'employeur accepte la rupture conventionnelle ou que le Médecin du Travail décide d'une inaptitude...
Cordialement.
P. M.

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